Le problème

Le premier problème que pose le plastique est lié à son origine. Le secteur de la pétrochimie (transformation du pétrole en plastique) représente 30% du pétrole consommé aujourd’hui. La fabrication du plastique contribue donc au tarissement d’une ressource finie que nous ne pourrons pas remplacer, et participe au réchauffement climatique en émettant de grandes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Le second problème est lié au devenir du plastique. On estime que plus d’un déchet plastique sur trois finit sa vie dans l’environnement soit l’équivalent d’un camion poubelle de plastique déversé dans l’Océan chaque minute [2]. Ces chiffres spectaculaires sont principalement dus à notre production et consommation démesurées du plastique ainsi qu’à la mauvaise gestion des déchets sur les continents. L’usage unique d’une grande partie des plastiques est l’un des principaux responsables de cette pollution puisqu’il démultiplie la production de déchets, augmentant ainsi le risque de perte dans l’environnement.

Les conséquences : un risque pour la faune, la flore et la santé humaine

Une fois dans l’environnement, sa résistance devient le plus grand défaut du plastique puisqu’il peut mettre plusieurs centaines ou milliers d’années à se dégrader complètement. A l’échelle macroscopique, le plastique est un danger pour la faune et la flore marine qui risquent de se blesser à son contact et de s’étouffer ou s’intoxiquer en l’ingérant. En effet, les animaux ne sont pas capables de digérer ou d’évacuer le plastique qui reste donc dans leur estomac, prenant la place d’autres aliments et les laissant faibles et sous-nourris [5]. Selon les observations, le problème touche plus de 700 espèces marines telles que les phoques, les tortues, les baleines, les oiseaux marins et les poissons. Les plastiques dérivants sont également des oasis pour les virus ou les bactéries qui prolifèrent autour des déchets. Ils favorisent donc la dissémination et le développement d’organismes pathogènes dans l’Océan.

Le plastique pose également de sérieux problèmes sous sa forme microscopique. Les composés chimiques qu’il contient peuvent se diffuser dans l’environnement et contaminer les sols et les réserves d’eau. En parallèle, sous l’effet des UVs et des vagues, les macro-plastiques dans l’Océan se fragmentent en microparticules pouvant être ingérées par les animaux marins, y compris par le zooplancton, à la base de la chaîne alimentaire. Les toxines contenues dans ces plastiques s’accumulent dans les tissus des organismes et peuvent affecter leur système immunitaire et leur fertilité. A travers la chaîne alimentaire, ces toxines sont ingérées en grande quantité par les prédateurs supérieurs (tel que les humains) qui se nourrissent des animaux affectés.  Nous sommes donc directement touchés par cette pollution dont nous ne connaissons pas encore très bien les conséquences sur la santé humaine.