Le groupement de recherche Polymères et Océans (GDR PO) fédère la communauté scientifique francophone étudiant le devenir et les impacts des polymères en milieu aquatique. Il mobilise plus de 56 équipes de recherche et 240 chimistes, physiciens, biologistes, écologues, écotoxicologues, océanographes, économistes et sociologues afin d’encourager les approches transdisciplinaires et multi-échelles. La troisième rencontre nationale du GDR PO s’est tenue du 27 au 29 juin à Brest, précédant les journées Plastiques, changement de cap!
Les travaux du Collège d’Entreprises BeMed y ont été valorisés, à travers une communication orale intitulée “Ouvrir le dialogue science-industrie sur la base de cas concrets de lutte contre la pollution plastique”. L’objet de l’intervention était de démontrer l’intérêt et la nécessité des approches scientifiques pluridisciplinaires pour accompagner des actions du secteur privé visant à réduire la pollution plastique. Deux exemples ont été partagés et soumis à discussion : celui de l’étude de cas d’écoconception et celui du projet pilote à l’InterContinental Marseille – Hotel Dieu.
Ces deux projets portés par le Collège d’Entreprises BeMed ont pour point commun de faire appel à la fois aux sciences des polymères et aux sciences humaines et sociales pour orienter les questionnements et les prises de décision.
Dans le cas du “petit sachet flexible multimatériaux”, des expertises en créativité industrielle, éco-conception, polymères biosourcés, dégradabilité et psychologie comportementale ont été mobilisées. Cela a permis d’identifier des leviers d’action pour chaque phase de vie de l’emballage, de mener des réflexions sur l’usage allant jusqu’à questionner la raison d’être et la surqualité, et de s’autoriser un débat sur la biodégradabilité et la recyclabilité des matériaux étudiés.
Du côté du projet “Vers un hôtel zéro plastique à usage unique” déployé au sein de l’InterContinental Marseille – Hotel Dieu, les analyses de cycle de vie simplifiées ont été très utiles pour éviter les fausses bonnes idées de certaines alternatives au bonnet de douche ou à la brosse à dents, et de confirmer l’intérêt environnemental d’autres solutions, comme les fontaines à eau et les cotons réemployables. Les approches en sciences de l’information et de la communication ont quant à elles servi à concevoir un écosystème de communication cohérent, à formuler des messages clairs et sans fausse note auprès de la clientèle et à développer une manière d’évaluer l’acceptabilité des solutions alternatives pour la clientèle et le personnel.
La diversité des disciplines mobilisées en appui aux activités du Collège permet de croiser les regards méthodologiques sur un objet d’étude complexe, et d’être alors en capacité de soulever les bonnes questions au bon moment. Les entreprises doivent cependant être associées le plus en amont possible pour pouvoir appréhender, comprendre et intégrer la démarche scientifique.
L’intervention a suscité de nombreuses questions et réactions, ce qui témoigne d’un intérêt de l’audience pour les démarches portées par le Collège d’Entreprises BeMed, son conseil scientifique et ses partenaires (ConsultantSeas ; Institut Arts et Métiers de Chambéry-Université de Bordeaux, CNRS, Bordeaux INP, INRAE, I2M Bordeaux ; Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, UMR IATE ; Institut méditerranéen des sciences de l’information et de la communication, Université de Toulon ; Institut de Recherche Dupuy de Lome (IRDL), CNRS-Université Bretagne Sud; Laboratoire d’Océanographie Microbienne (LOMIC), CNRS-Sorbonne Université).