Le Collège d’Entreprises BeMed organise ses travaux autour de deux axes : le dialogue sciences-industries pour monter collectivement en compétences sur des sujets techniques, et les projets pilotes pour mener des actions de terrain, avec un impact concret.
Pour la première fois, le 8 novembre dernier, le Collège a ouvert son espace de dialogue sciences-industries aux réseaux des membres et aux acteurs intéressés par le sujet du coût de la pollution plastique. Une occasion de faire connaître le Collège et le type d’échanges qu’il permet.
Cette session croisait les regards de Giorgio Bagordo, Senior expert plastic program au WWF Italie et Mateo Cordier, maître de conférences en économie à l’Université de Versailles-St-Quentin-en-Yvelines.
Giorgio Bagordo a tout d’abord rappelé l’omniprésence du plastique : 90% des espèces vivantes sont en contact avec cette matière ! Il a ensuite présenté les coûts cachés du plastique, ceux auxquels on ne pense pas forcément et qui ne sont pas reportés dans le prix de marché, comme les coûts environnementaux ou sanitaires. Au total, le coût réel du plastique, tenant compte de l’ensemble de son cycle de vie et de ses externalités serait donc 10 fois plus élevé que son coût de production. A noter que 91% des émissions liées au cycle de vie du plastique surviennent lors de sa production, représentant des coûts avant même d’être utilisé et de devenir un déchet…
Mateo Cordier a ensuite présenté les résultats de ses travaux de recherche portés sur l’innovation technologique comme solution pour résoudre la pollution plastique. Des mesures préventives aux mesures curatives, 25 solutions ont été catégorisées et modélisées dans 4 types de scénarios avec des niveaux d’ambitions variés. Les résultats confirment quantitativement que les solutions technologiques curatives ne suffiront pas à elles seules à résoudre les problèmes de pollution par les plastiques.
Par exemple, pour revenir d’ici 2030 à un niveau de 15 à 50% en-dessous du niveau de débris plastiques en mer de 2010, il faudrait investir entre 491 et 809 milliards d’euros dans le “nettoyage de l’océan” (soit entre 0.7 et 1.1% du PIB mondial en 2017). Selon les auteurs de l’étude, il serait plus pertinent aussi bien d’un point de vue environnemental qu’économique et politique, de combiner des solutions de lutte à la source avec ces mesures curatives. Sur le plan international, l’élaboration d’un traité plastique va dans le sens de ces conclusions.
Au total, ce sont plus de 60 personnes, dont la moitié extérieurs au Collège, qui ont pu bénéficier des échanges avec ce duo d’intervenants experts.
Ressources pour en savoir plus :